So tell me, El Jinete, what's going on? [Luka]

Les chevaux rentraient dans la cité, exténués. J'avais dormi pendant un temps, le menton posé sur la poitrine, tout en accompagnant les mouvements du cheval. El Jinete, elle, ne semblait pas avoir besoin de sommeil. Dès que j'ouvrais les yeux, elle était là, avec la même concentration dans le regard, le même port altier, comme si rien n'atteignait cette femme. Elle n'avait jamais demandé de pause. Une statue immuable sur son cheval noir.

Quand j'étais consciente, elle me parlait un peu des paysages autour, comme si elle connaissait chacune de ces collines par coeur. Comment faisait-elle? Elle me confia plus tard qu'elle n'était jamais allé en Outerland. Mes mains glissent sur les rennes, j'ai besoin de repos. Le Cavalier le sent bien. Il me sourit.

- Allez relève la tête, sire Aaron. On est au bout du chemin.

Ereinion secoue la tête. Je lui laisse du mou. Tout à coup apparaissent les hautes murailles de la cité. Je me croirais presque de retour au royaume de mon père. L'architecture était la même, l'agencement était similaire. J'étais heureuse de voir le bout du chemin. Des semaines de chevauchées. J'avais les fesses tannées, cela allait sans dire. Et deux jours entiers avec pour seuls arrêts le temps de faire boire les montures. Nos chevaux étaient intrépides.

Le Cavalier semblait être attendu. Les paysans le saluèrent. Je gardais profil bas, le visage caché par ma capuche. Les gens n'avaient sans doute pas envie de me voir, ou même de savoir que le Cavalier se coltinait une compagne d'infortune. Mais nous étions bien plus que cela.

Nous pénétrâmes dans la ville. La nuit tombait, mais les portes étaient encore ouvertes, les murs fortifiés léchés par la lueur des torches orangées. Je fis quelques signes pour attirer l'attention de El Jinete.

"Non, je te laisse avec ton comité. Je vais explorer la ville. Rendez-vous ce soir à l'auberge."

Le Cavalier hocha la tête, après avoir hésité un moment. Je laissais mon cheval à l'abreuvoir et m'assis sur la rondelle de bois. Ce qui était une fort mauvaise idée, vu l'état du cuir de mes fesses. Je déposais mon épée, défis ma cape et posais mes fesses sur le tout. J'étais habillée simplement de ma tunique et de mon pardessus d'armure noir. Je glissai ma main dans mes cheveux et retirai délicatement l'épingle de bois. Ils tombèrent en cascade sur mes épaules, je les coiffais négligemment. Oui, j'assumais quand même ma position de femme. Mon regard vairon se promena sur la foule, un peu perdu.

Outerland. De nuit.

Encore une fois je n'arrivais pas a dormir. Encore une fois j'avais ces mauvais reves. Encore une fois... Je me montrais plus humaine que ce que je renvoyais au monde exterieur. Ils ne changeaient, c'etait toujours la meme histoire. Je revoyais Alexander Faust et sa lance. Je me revoyais courrant au ralenti vers le combat ayant laché mon arc. Je me voyais cette immense épée entre les mains... Et je sentais encore le sang qui avait maculé mes cuirs pendant de longues heures...

Mes cauchemars n'en etaient pas. Ils n'etaient que mes souvenirs. Ils n'etaien que ...

Ce que j'avais jadis vécu me hanterait toujours. Pourtant, quelquefois c'etait different, je revais de longues plaines, des etendues verdoyantes, des cavaliers encapuchonnés, et des longues soirées chez les chasseresses...

Ma vie... Ce qu'elle aurait pu être.

Un soupir. Je m'etais levée aussi vite que j'avais pu, et avait revetu mes vetements usuels aprés une douche froide et rapide. J'avais envie de taper. De cogner quelque chose. De sentir le sang dasn mes veines devenir plus rapide... L'adrénaline...

Mais j'avais surtout envie de sortir. De promener... De prendre une grande bouffée de cet air vicié qui etait le notre.

Un soupir encore.

Je sortais. Me dirigeant vers les portes de la cité. J'avais songée aller voir Azshaël, mais ces temps ci elle devenait plus humaine, moins interessante... Non... ce n'etait pas ce que je voulais dire... Juste que.. je n'avais pas besoin de son soucis.

Et puis, dans la rue principale d'Outerland les gens murmuraient. Un nom revenait sans cesse. Le cavalier Noir. Une legende lui aussi... Il effrayait et etait respecté... Moi, je ne m'en souciais pas autre mesure. Si il voulait venir a Outerland. Grand bien lui en fasse. Je ne me prosternerais pas aux pieds d'un pseudo heros.

Qu'importe.

Visiblement il etait arrivé accompagné. Oui... Les mots allaient vite par chez nous. De gardes en gardes, aux gamins de la rue qui jouaient devant moi.

J'esquissais une sorte de sourire. Outerland etait en paix. Et vivante. Et je devais avouer que j'en etais heureuse.

Quelques pas, passant devant l'ecurie je remarquais une femme que je n'avais pas vue jusqu'alors assise sur un rondin de bois. Elle etait assez belle. De longs cheveux lui tombant en cascade sur les épaules. Machinalement moi, je passais la main dans mes epi non disciplinés... J'avais oublié mes lunettes, tant pis... J'y voyais quand meme. Moins bien, mais j'y voyais.

Je portais un baggy sombre, un leger tshirt blanc, et des bracelets de force partout ou il y'avait de la place. Dans mes mains, seulement mon baton habituel. J'etais partie promener, pas chasser ou quoi que ce soit. Et dans mes rangers mes sais, mais eux... Je ne m'en separais jamais.
A mon cou tronait une chaine portant un anneau. Pour une fois, elle etait visible... Elle non plus je ne m'en separais jamais.

Un soupir. Je m'approchais. C'etait probablement la compagne du cavalier noir. Ou quelque chose dans le genre. Enfin, j'allais essayer d'etre sociable.

- Bonsoir.

C'etait dit. Ma voix douce et erraillée resonnait un rien dans la nuit. Mon ton, sympathique mais dénué de sentiment. Luka Van H quoi

Cette ville... Nous avions traversé presque toute l'Europe de l'est à cheval pour la trouver. Peut-être que le Cavalier revenait d'encore plus loin, qui sait? Elle ne m'avait rien dit. El Jinete me parlait uniquement de présent, pas d'avenir ni de passé. Je me levai et desserai la sangle de mon cheval qui poussa comme un long soupire. Je flattai son encolure.

Que venait-il chercher ici? Cette cité semblait en paix. Il m'avait parlé de la protectrice de la cité (il, elle, la chose quoi). Si je la voyais, il me faudrait lui témoigner du respect. Nous étions ses hôtes et certainement pas des invités V.I.P. Si je la voyais... Je n'avais même pas son descriptif.

Je me laissai aller à des spéculations. Hum. Elle devait être assez jeune. En tout cas, je voyais mal une cinquantenaire même endurcie s'occuper avec une telle bienveillance de toute une cité. En écoutant un peu les citoyens, on me chantait les louanges de sa beauté. Elle devait être un peu comme une amazone.

Divaguant dans mes pensées, je n'avais pas vu la jeune femme s'approcher de moi. Je levai les yeux, sans arrogance, un sourire aux lèvres. Elle, elle était vraiment jolie, et un duel à qui prétendrait le contraire. Et puis, j'étais heureuse de croiser un visage amical après une si longue chevauchée dans le silence.

- Bonjour, gente dame.

Je me levai et m'inclinai profondément, selon les moeurs de bonne conduite royale.

- Une étrangère fourbue oserait-elle vous demander un peu de compagnie?

Oui, j'aurais bien eu besoin d'un guide, étant un peu perdue. Je devais rejoindre le Cavalier à l'auberge, encore faudrait-il la trouver. Et puis, il serait probablement plus agréable de parcourir les rues en bonne compagnie plutôt que seule, avec mon éternel regard morne calqué sur le visage.

De plus, la Dame portait les couleurs d'Outerland. Enfin, j'espérais ne pas me tromper.

- Je m'appelle Jaina D'Arcy, je viens d'un royaume de France. Enchantée.

Elle se leva et s'inclina devant moi. Me montrant du respect comme un chevalier l'aurait fait a une lady dans l'ancien temps. Mais je n'etais pas une lady. Et de cette cité j'etais le chevalier.

- A vrai dire je n'ai rien de mieux a faire.

Un petit sourire sur mes levres. J'esperais en apprendre d'avantage sur elle. Et verifier si mes idées etaient bonne. Compagne du cavalier noir ? Ou pas ... ?

Je la regardais un peu. Mes yeux gris acier. Neutre.

- Je m'appelle Jaina D'Arcy, je viens d'un royaume de France. Enchantée.

La France. J'en avais entendu parler. Peut être etais je née la bas ? Peut être pas... Moi j'avais vécu dans les forets allemande. Enfin dans des forets c'etait tout...

Qu'importe. J'etais assez cultivée pour savoir ou situer la france sur un carte de l'ancien monde. Comme sur celle du nouveau.

- Luka Van H. Enchantée egalement.

Je crois

Un petit sourire sur mes levres.

- Vous voulez visiter la cité je suppose ?

Mon sourire s'effaca quelque pas. De toute maniere ils voulaient tous ça. Visiter Outerland. Et je n'avais de cesse de leur donner ce plaisir. Comme si je n'avais rien de mieux a faire a Outerland n'est ce pas ? Pauvre petite protectrice de la cité...

Hey. Mais j'etais la pour combattre. Pas pour autre chose... Les visites guidées c'etait a un pauvre garde qu'il fallait les demander.

Un soupir. Qu'importe. Une fois de plus j'allais le faire. Luka Van H , guide tourristique. Et c'est parti....

Muarf...

Ainsi donc j'avais rencontrée la protectrice de la cité. Luka Van H. Une lettre mystérieuse. Nous étions tous empreints de troubles. Et certains, comme le Cavalier, cultivaient leur légende pour rester imprévisible. Je me demandais encore ce qu'il trouvait intéressant en moi. Enfin, je n'étais pas non plus là pour profiter de sa notoriété. Il n'était qu'un instructeur parmi les autres. Un jour, je volerai de mes propres ailes. Et on s'en portera tout aussi bien. Le Cavalier ne m'avait jamais traité comme une subordonnée.

- Visiter la cité, pourquoi pas. Mais j'aimerai surtout un peu de compagnie qui puisse m'indiquer une auberge où me reposer. Et manger un morceau aussi. Cela fait deux lunes pleines que nous chevauchons.

Je reprend mon épée, que je glisse dans son fourreau. Je recouvre de mes épaules ma cape déchirée et je dénoue les rennes d'Ereinion. Je ne savais trop quoi faire du cheval, jusqu'à ce qu'un jeune palefrenier vienne s'enquérir du devenir de mon étalon. Contre une bourse de pièces d'argent, il s'occuperait de lui. Je le remerciai et rejoignis au pas de course Luka.

A l'expression de son visage, je devinai que Luka devait souvent faire office de guide touristique.

- Bah... Donnez moi juste l'adresse et la direction approximative. Je m'y rendrais seule, si ça vous ennuie de faire la guide. Ce que je conçois parfaitement.

Pendant un moment, un peu génée, je jouais avec l'anneau que je portais à la main droite, gravée des armureries des D'Arcy de l'ouest.

- Et puis je pense que vous devez avoir des activités bien plus passionantes à faire ce soir.

- Visiter la cité, pourquoi pas. Mais j'aimerai surtout un peu de compagnie qui puisse m'indiquer une auberge où me reposer. Et manger un morceau aussi. Cela fait deux lunes pleines que nous chevauchons.

Ah. J'esquissais un sourire. Visiblement elle voulait juste aller a l'auberge. A cette heure ci ,celle ci devait être bondée. Mais qu'importe. Elle me dedouanner meme de mon role de guide.

Chouette.

J'haussais un rien les epaules. Desabusée.

- Je vous amene jusqu'a l'auberge. Avec un peu de chance j'y trouverais quelque chose a faire.

Je jouais un peu avec mon baton, et commencais a marcher.

- Qu'est ce qui vous amene chez nous Jaina D'Arcy?

Visiblement, elle semblait de noble naissance. Mais moi, je n'etais pas du genre a respecter les protocoles et encore moins un foutu ordre hierarchique; Pour moi elle n'etait q'une etrangere ici. Mais vu l'etat de sa cape, je doutais qu'elle reclame des draps de satins. Elle semblait normale.

Enfin... J'esperais.

Quelques pas. Les rues d'Outerland etaient sombres mais les lumieres les rendaient sures. Et puis il y'avait les patrouilles. Nous en croisions d'ailleurs une dont le 4 soldats me saluaient noblement.

Quelques pas encore.

Et L'enseigne du Raton Agile etait en vue.

Bon. Au moins voulait-elle bien m'accompagner. Avec mon sens de l'orientation légendaire, j'aurais très bien pu finir dans les bas-fonds entre les mains de brigands. Mais c'est eux qui auraient eu des problèmes, m'est avis. Ma main tripotant la garde de mon épée, je la suivais, gardant quand même un peu mes distances, pour pas que mon ombre ne tache sa réputation.

Qu'est-ce qui m'amenait ici? Bonne question. Je ne savais pas tellement comment y répondre. Je la regardai.

- Eh bien, il se trouve que j'ai croisé la route du Cavalier Noir. Un grand hasard. Il partait vers Outerland et m'a proposer de participer au voyage.

Je poussai un bref soupire.

- En vérité, l'histoire est bien plus longue. C'est pour ça que je ne vais pas trop vous importuner avec ça. Mais le Cavalier n'est pas venu ici comme un prophète, une Pythie de l'ombre. Elle n'est probablement ici que pour se ressourcer et partir vers d'autres cieux. Je vois que votre cité est bien paisible. La quiétude n'est pas la tasse de thé du Cavalier. Et je doute sincèrement qu'elle provoque des malheurs rien que par sa présence.

Ma voix se réduisit à un murmure.

- Et je me demande combien de temps nous allons rester ici...

Je réprimais un bâillement. Le voyage m'avait vraiment rompue.

- Vous la verrez probablement. Il est possible qu'elle soit là pour vous délivrer un message ou je ne sais quoi.

L'auberge. En effet, elle était peuplée de citoyens de tous horizons, des guerriers, des voyageurs, des paysans... De joyeuses rumeurs. Un endroit terriblement vivant. Quelque chose qui ne ressemblait pas au Cavalier. Je restais sur le seuil, attendant de voir comment réagirait la Protectrice.

[Desolée pour le temps de reponse]

Ah. J'esquissais un sourire satisfait. Visiblement j'avais eu raison. Elle etait celle qui accompagnait le Cavalier Noir. Parfait. J'etais toujours aussi perspicace.

Elle, elle se lanca dans une explication a propos du cavalier.

- Que le Cavalier Noir, ou quel que soit son nom, reste ici tant qu'il, elle voudra. Je m'en contrefiche. Les aventuriers sont toujours les bienvenu.

Je me retennais d'en ajouter d'avantage. Pour moi le Cavalier noir n'etait qu'un etranger de plus. Legende ou pas Legende autour de lui. Moi aussi j'avais ma legende, et je ne l'etalais pas a la vue de tous.

Si je m'en fiais a ce qu'elle disait d'ailleurs, Le Cavalier noir etait une femme. Bien... Ca me donnerait quelque chose de plus a savoir sur lui... Elle...

- Vous aussi, vous pouvez rester ici tant qu'il vous plaira, ou tant qu'il lui plaira.

Une sorte de sourire. Il fallait tout de meme que je reste sympathique. Elle, elle ne m'avait rien fait du tout. Tant qu'elle ne venait pas pourrir ma ville il n'y'aurait aucun soucis. Et elle ne semblait pas ici pour ca.

Nous nous tenions sur le seuil de la taverne.

- Voici le Raton Agile. La seule auberge de la ville. Vous pourrez y trouver a boire. A manger. Et des chambres.

- Que cela vous paraisse curieux ou pas, je ne sais rien sur elle.

Apparemment, elle n'avait rien à cirer de la légende du Cavalier noir (Zoorrrooooooo Zoorooooooo). Ca tombait bien, elle non plus. Elle avait, comme la plupart des légendes, gagné son titre à coups de prophéties ou d'oracles. En tout cas, sa légende ne l'avait pas laissée sortir indemne. J'avais eu l'occasion de surprendre une vision de son corps meurtri. Les tatouages, les plaies, les cicatrices... Tout ne formait qu'une masse obscure couvrant presque la totalité de son corps, sauf ses mains, ses chevilles et son visage. Quelle force obscure l'avait ainsi affligée?

Et pourtant, nombreux furent les villages que nous traversâmes lors de notre périple. Les paysans acclamaient le passage du Jinete. Elle se contentait de hocher gentiment la tête et d'échanger quelques mots avec eux. Rien de plus. Jamais elle n'avait profité une seconde de sa renommée. Et j'ignorais jusqu'à ses buts ici.

Peut-être avais-je mal saisi, mais il semblerait que la dame Van H ait formulé quelques sous-entendus quant à une sorte de liaison ou de soumission au Cavalier de ma part.

- Nous sommes simplement des camarades de voyage, rien de plus. Je ne suis en aucun cas son serviteur ou quoi que ce soit. Nous avons chacun nos propres objectifs.

Elle me présenta en quelques mots la taverne. Je hocha la tête.

- Je vous remercie. Je vais peut-être enfin récupérer les heures de sommeil qui me manquent.

Nous entrons et contre quelques pièces d'or, je gagne une clé de chambre, au premier étage.

- Y a t-il des endroits où je puisse me rendre utile? Mais d'abord, question cruciale... Vous avez envie de prendre un morceau ou de boire quelque chose avec moi?

- Nous sommes simplement des camarades de voyage, rien de plus. Je ne suis en aucun cas son serviteur ou quoi que ce soit. Nous avons chacun nos propres objectifs.

Un petit sourire a mes levres. Tiens... VIsiblement mes sous entendus lui avaient fait prendre la mouche.

- Je vois.

Pas un mot de plus. J'attendrais de connaitre les deux pour me forger une opinion. Et puis les jugements hatifs et tout et tout, c'etait pas vraiment mon trip...

Un soupir.

Elle me posa une question et je la regardais perplexe.

- Non... Je ne sais pas ce que vous pourriez faire... Et non je n'ai guere l'envie de boire un verre ou manger quelquechose... RIen contre vous, n'y voyez nulle offense... Mais je ne suis pas d'excellente compagnie en ce moment.

Et c'etait vrai.

J'etais parfois tout simplement detestable.... Parfois.

Mais la, j'avais surtout plein de choses a faire, et des visites a rendre. Et surtout... je n'avais ni faim ni soif.

La Bonne excuse Luk "
Oh non... T'es de retour toi.
C'est dommage hein ?
Trés...

Un soupir, je restais la, les bras balants, l'air de reflechir un peu.

- Je comprend.

Je m'assied avec soulagement sur le coin d'un banc en bois. L'armure me gène un peu. Qu'importe. Je cherche dans ma besace. J'en sors une espèce de flasque en cuir. Dedans, un liquide ambré. Non, ce n'était pas de l'alcool. Mais un mélange à base de plantes, lui aussi permettant de se requinquer un peu, et ce, sans sombrer dans l'animalité humaine. Rien qu'en y trempant mes lèvres, je sentais déjà la fatigue s'envoler.

- C'est dommage. Je n'aime pas tant que ça rester inactive. En tout cas, si vous avez un groupe de chasse ouvert ou si vous cherchez un partenaire d'entraînement, ce sera avec plaisir.

Je rajoutais, avec un clin d'oeil espiègle, sans aucun sous entendu et sans aucune autre visée que de souligner ma plaisanterie. Je ne voulais en aucun cas froisser la jeune femme.

- Et puis, je vous prend n'importe quand en duel.

Je poursuivis rapidement, pour rattraper mon hypothétique erreur.

- Je peux aussi vous conter quelques histoires de mes terres, dans le sud de la France.

Si j'étais devenue un soldat, c'était parce que je détestais rester oisive. Maintenant que j'étais arrivée ici je n'allais pas rester ballante, genre : Ouais cool. Maintenant je fais quoi? Je chasserai pour mon propre comte et je ramènerai le surplus à la ville, je n'en sais rien. Je voulais avoir mon utilité quelque part en tout cas. Je me relevai.

- Je peux vous accompagner? En général, je tiens dans un petit coin.

Un petit sourire. Je la regarde boire a sa flasque sans rien dire de plus.

- Je ne pars chasser que seule, et pour l'entrainement, je ne pense pas que nous pratiquions les meme armes. Mais nous aurons probablement l'occasion de nous revoirs.

Elle rajoutait une phrase a la quelle je me retenais de repondre violement.

- Et puis, je vous prend n'importe quand en duel.

Mon regard se perdit dans le vide.

- Je ne suis pas femme a accepter les duels. Je ne combas pas gratuitement.

Une pause. Je laissais vagabonder mon esprit, mon regard , mes pensées. Je n'avais jamais aimé les duels. C'etait une histoire de cavalerie, et moi, je m'en fichais de la gloire et l'honneur.

Un soupir.

- Pour les histoires en revanche je ne suis pas contre. J'ai toujours aimé apprendre et decouvrir.

Une pause. Je repensais a mes longues soirées d'hiver, quand j'etais encore jeune et innocente. Quand au coin d'un feu je racontais mes legendes. Quand j'etais encore une conteuse et que ma muse etait encore la.

Machinalement en repensant a tout cela, je jouais avec l'anneau que je portais autour du cou.

Un soupir. Sa proposition me sortit de mes pensées.

- M'accompagner ? Où ça ? Pourquoi ? Pourquoi faire ?

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